Forum 2009: Discours de Monsieur Habib SY Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction Publique, du Travail, de l’Emploi et des Organisations Professionnelles

  • Monsieur le Ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle,
  • Monsieur le Ministre de la Jeunesse et des Sports
  • Monsieur le Président du MEDS,
  • Mesdames et messieurs les représentants du corps diplomatique,
  • Mesdames et Messieurs les Directeurs et Chefs de services ;
  • Mesdames Messieurs les représentants du patronat,
  • Mesdames et Messieurs les Directeurs d’entreprises ;
  • Mesdames et Messieurs,
  • Chers jeunes,

C’est pour moi un agréable devoir de participer à  la cérémonie d’ouverture de cette 9ème édition du Forum du 1erEmploi.

Monsieur le Président du MEDS,

Le Forum du 1er Emploi, dont vous avez eu la belle initiative, tient cette année, sa neuvième édition. Pour une organisation appelée à se développer, elle a atteint l’âge de la maturité et de l’équilibre, bien qu’opérant dans la très difficile problématique de l’emploi des jeunes.

Depuis neuf ans, en effet, vous menez, aux côtés de l’Etat, d’immenses efforts pour lutter contre le chômage des jeunes.

Les opinions les mieux informées notent que votre initiative produit chaque année d’importants résultats qui permettent à de nombreux jeunes en quête du premier emploi de trouver un couronnement à leurs efforts.

De plus, je sais que l’organisation que vous dirigez avec brio,  offre aux jeunes d’autres services d’accompagnement. En effet, en réponse à la demande de financement des jeunes entrepreneurs en herbe, vous avez également eu la belle idée de mettre en place un dispositif mutualiste de financement, accessible et adapté à leurs besoins.

Le Salon joue également le rôle fort appréciable d’espace de synergie et de rapprochement entre l’offre et la demande de formation indispensable pour vaincre le chômage des jeunes.

Monsieur le Président du MEDS,

En vous attaquant ainsi aux difficultés des jeunes à trouver des emplois, vous faites preuve d’un engagement citoyen de très haute portée et d’un sens patriotique élevé.

Je voudrais donc, vous féliciter chaleureusement et vous encourager à poursuivre dans cette dynamique.

Mesdames et Messieurs,

Dans sa croisade contre le chômage et le sous emploi des jeunes,  l’Etat a un besoin impérieux de mobiliser toutes les énergies, nationales et celles de nos partenaires au développement.

Dès le lendemain de l’Alternance, Monsieur le Président de la République a sonné la charge en prenant des initiatives inédites dans ce domaine, après avoir fait le constat d’un manque total de réponses aux sollicitations nombreuses des jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi.

En effet, au niveau de l’Etat, il y’avait en 2000, année de l’Alternance, une absence quasi totale d’initiatives prenant en compte la spécificité des demandes exprimées par les jeunes.

Les programmes de financement  des micro et petites entreprises disponibles sur le marché financier excluaient irrémédiablement les jeunes, confrontés aux conditionnalités insolubles des banques et autres systèmes de financement décentralisés.

Et qui plus est, plus de 80% des jeunes demandeurs d’emplois ne disposent pas des qualifications requises pour occuper les postes de travail auxquels ils aspirent, du reste rares, devant l’arrêt des recrutements de la fonction publique et la faiblesse des capacités d’emploi du secteur privé.

La situation appelait des mesures énergiques, voire d’exception, que le Président de la République s’employa immédiatement à prendre, notamment :

  • la création d’un ministère exclusivement chargé de la jeunesse pour assurer une certaine cohérence dans les actions en faveur des jeunes ;
  • la création de l’ANEJ et du FNPJ, deux structures chargées respectivement de fournir aux jeunes les services d’appui conseil et d’accompagnement qui leur ont toujours fait défaut et les financements, sans condition, une première dans l’histoire, aux projets de création d’entreprises et d’activités génératrices de revenus dont ils sont porteurs ;
  • la multiplication par 7 des dotations du Fonds National d’Insertion des Jeunes ;
  • le financement à grande échelle de la Convention nationale Etat-employeurs renégociée ;
  • la spécialisation dans l’agriculture – un secteur à forte capacité de création d’emplois, et l’élargissement des interventions du Service Civique National, et j’en passe.

Me Abdoulaye WADE a, devant le phénomène de l’émigration clandestine, eu la belle idée de signer des accords de coopération avec l’Espagne pour la migration légale de jeunes travailleurs. Ces accords modèles inspirent déjà les futures relations de coopération avec d’autres pays du nord dans le cadre de l’organisation de la migration internationale du  travail.

Mesdames et Messieurs,

Le patronat dans son ensemble, également, prend de nombreuses initiatives comme, entre autres, l’offre de stages pour le premier emploi ou le tutorat pour de jeunes entrepreneurs en démarrage.

Cependant, malgré tous les efforts consentis, le chômage reste encore élevé dans notre pays. Beaucoup de jeunes, pleins de volonté et de dynamisme, n’ont pas encore trouvé l’occasion de contribuer activement à l’effort de création de richesses  et de développement ; c’est une perte immense pour le pays.

Il y a donc matière à réagir, à faire de la lutte contre le chômage une obsession nationale, un combat sans relâche par solidarité avec les nombreux jeunes qui parce que sans travail perdent jusqu’à leur dignité, par souci d’équité et même de sécurité.

Le Chef de l’Etat avait encore donné un signal fort, en créant, le 03 décembre 2007, un ministère chargé exclusivement de la jeunesse et de l’emploi des jeunes.

La bonne lecture à faire de cette décision, est que nous devons prendre plus d’initiatives en faveur des jeunes en faisant preuve davantage d’ingéniosité dans les choix à opérer en intégrant la dimension emploi dans toutes les stratégies de développement national. A commencer par l’Etat, au niveau duquel, Monsieur le Président de la République a décidé de traduire dans le budget,  sa ferme volonté d’orienter toute l’action gouvernementale vers la promotion de l’emploi, notamment le premier emploi pour les jeunes.

A cet égard, l’Etat a pris, particulièrement dans le secteur de l’emploi  des jeunes, par de nombreuses initiatives gouvernementales pour faire face à la problématique.

Parmi ces initiatives, il me plait de citer :

–      la mise en place d’un vaste programme d’installation de  fermes agricoles modernes pour les jeunes en relation avec le ministère en charge de l’agriculture ;

–      l’équipement et le démarrage des Maisons de l’Outil au profit des jeunes artisans pour assurer leur intégration dans le système national de production ;

–      l’évaluation et le renforcement des interventions du Fonds National de Promotion de la Jeunesse ;

–      Le renforcement et la décentralisation des interventions de l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes et le démarrage des Centres d’Initiative pour l’Emploi Local (CIEL) en relation avec les Collectivités locales pour rapprocher définitivement les services de conseil et d’encadrement au plus près des jeunes, à l’échelon local ;

–      L’élargissement des interventions de la Convention Etat-employeurs privés pour l’emploi des jeunes à toutes les organisations patronales et à la société civile pour booster l’offre d’emplois et de stages aux jeunes qui arrivent sans grande qualification sur le marché du travail ;

–      la mobilisation et l’orientation des immenses potentialités inexploitées du mouvement associatif jeune en direction de la  promotion de l’emploi des jeunes sur tout le territoire national ;

–      le renforcement de l’organisation et la diversification des interventions du Service Civique National (SCN) vers des secteurs porteurs pour donner chaque année, à des milliers de jeunes sans qualification, des occasions de formation pratique et d’accès à des postes de travail ;

–      une meilleure exploitation des opportunités qu’offre la migration des travailleurs et la mondialisation du marché de l’emploi notamment à travers les accords de coopération avec les pays amis.

Comme vous le savez également, l’Observatoire National de l’Emploi et des Qualifications Professionnelles a été mis en place en 2008. Un outil indispensable pour une bonne politique de l’emploi dont notre pays a un besoin très urgent.

Pour la mise en œuvre de toutes ces initiatives, le gouvernement veillera à l’instauration d’une forte collaboration avec le secteur privé, la société civile et les différents segments du pays.

Car, la promotion de l’emploi des jeunes est un combat difficile, de longue haleine et dont les dimensions ne se situent pas au niveau du seul Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes.

J’appelle dans ce combat le patronat, les syndicats, la société civile, les jeunes et nos amis partenaires au développement, pour un renforcement et un élargissement des importantes contributions qui sont déjà entrain d’être mises en œuvre.

Je souhaite une pleine réussite au MEDS et une bonne chance à ces nombreux jeunes qui rêvent d’un emploi.

Je vous remercie de votre aimable attention

MEDS

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