Lancement du FOGACIM : Discours du Président du MEDS Mbagnick Diop

Lancement du FOGACIM : Discours du Président du MEDS Mbagnick Diop
  • Monsieur le Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Economie des Finances et du Plan chargé du Budget,
  • Madame le Ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des Téléservices de l’Etat,
  • Mesdames, Messieurs les Directeurs de Banques et d’Etablissements Financiers
  • Mesdames, Messieurs les dirigeants d’Institutions Financières Internationales
  • Mesdames, Messieurs les Membres du MEDS,
  • Mesdames, Messieurs,
  • Chers Invités,

La cérémonie qui nous réunit ce matin revêt un caractère solennel tant par l’actualité de l’objet en question que par la présence significative de cet aréopage de personnalités et de décideurs de premier plan venus prendre part au lancement du Fonds de Garantie du Cercle des Investisseurs (FOGACIM) initié par le Mouvement des Entreprises du Sénégal – MED.

C’est devenu un lieu commun d’admettre que les entreprises sénégalaises éprouvent de grosses difficultés à accéder au crédit bancaire, notamment dans le compartiment des exigences de sûreté et de garantie réelle perçues comme un « sérieux obstacle » à franchir.

Comment transformer les obstacles en opportunités ? Au prix d’un salutaire effort collectif de réflexion pour répondre à la lancinante question des moyens, et face à un besoin massif de financement, le MEDS a mobilisé ses équipes qui ont mené avec talent et brio des travaux préparatoires à la création de ce Fonds de garantie dont la pertinence le dispute à l’opportunité.

Il a le mérite d’aboutir au détour d’un long processus de gestation piloté par le MEDS qui s’en réjouit sans ostentation, mais trouve que les grandes ruptures de notre temps remettent en cause notre propre perception de l’environnement des affaires au sortir d’une crise économique et financière qui a  fortement impacté les entreprises.

Un grand analyste des finances disait qu’une « complexité excessive est suspecte !» D’où l’accent mis sur la simplicité et la flexibilité du mécanisme de fonctionnement du Fonds doté de 500 000 000 millions à 1 milliard de francs CFA. L’adhésion au fond est faite sous forme de contribution : le minimum requis est de 300 000 francs. Le Fonds injecte jusqu’à 70 % du coût du projet, une fois validé par les commissions paritaires dévolues. Les 30% revenant au requérant en guise d’apport personnel.

Les crises nous ont ouvert les yeux pour accepter les principes de réalité en adoptant des mesures circonstanciées. Les ressources du FOGACIM proviennent des cotisations des membres dont le montant auquel ils peuvent prétendre auprès des guichets est fonction du niveau de la cotisation initiale fixée à 300 000 francs CFA. En plus de l’offre de garantie, le FOGACIM assiste les membres éligibles, sous certaines conditions, « à monter des dossiers de demande de prêts.»

Nous avons noté une puissante volonté de coopération des pouvoirs publics sensibles aux différentes requêtes du secteur privé pour forger des instruments de financement adaptés aux PME/PMI. C’est pour moi l’occasion de remercier, ici et maintenant, le gouvernement du Sénégal de son appui constant du MEDS. Gouvernement représenté par le Ministre du Budget et Madame le Ministre de L’Investissement et de la Promotion. Une mention spéciale de remerciements à Monsieur le Ministre délégué au Budget notre ami et frère Monsieur Birima MANGARA qui a spontanément répondu à notre invitation à venir procéder au lancement officiel des activités du FOGACIM.

Hommage appuyé à notre sœur Madame Khoudia MBAYE Ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des Téléservices de l’Etat, pour son engagement, son dévouement à soutenir et accompagner le Secteur Privé National. Madame au nom du patronat Sénégalais, je vous dis Merci.

Les PME un élément essentiel de la croissance économique

  • Un consensus général s’est dégagé sur le rôle clé que les petites et moyennes entreprises (PME) peuvent avoir sur la réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs de développement du millénaire dans les pays africains.
  • Les PME sont les meilleures candidates pour atteindre une croissance pour tous dans les pays de la sous-région puisqu’elles contribuent significativement à la génération de revenu et à la création d’emplois.
  • Au Sénégal, les petites et moyenne entreprises représentent 90 % des entreprises et concernent 40 % des emplois.

Toutefois, le financement des PME demeure: le « chaînon manquant » pour une véritable croissance inclusive au Sénégal

  • L’aide au développement à destination des PME en Afrique et au Sénégal reste très fragmentée. Les bailleurs de fonds se consacrent d’avantage dans le financement de grands projets (privés ou publiques) et encore peu dans le financement des PME même si des efforts se font aujourd’hui à ce niveau.
  • Les banques quant à elles ne remplissent malheureusement pas leur fonction naturelle d’intermédiation financière en ce qui concerne les PME. Les banques de la sous-région sont considérées comme averses au risque. Elles négligent les petites entreprises en répondant par exemple que les demandes de financement qui leur sont adressées restent rares et de mauvaise qualité.
  • A y regarder de plus près les banques au Sénégal et en Afrique ont peu besoin de développer leurs activités de crédit aux PME car elles dégagent suffisamment de bénéfices en prêtant sans risques et à moindre frais aux grandes entreprises ou en investissant dans des titres de dette publique très rémunérateurs.
  • Or le Sénégal (contrairement au pays producteurs de pétrole comme le Gabon, le Congo ou la Guinée Equatorial) a mis en place les ingrédients du développement de leur secteur privé. Il existe dans notre pays des entrepreneurs dynamiques, des innovateurs qui font la fierté nationale, des jeunes de talents formés dans les meilleures universités. Notre système reste néanmoins contraint par un système financier encore peu développé. Les PME au Sénégal souffrent d’un accès au financement limité qui contraint leur émergence et leur développement. Ainsi,  on estime au Sénégal, que 65% des Pme meurent à la première année.

Afin de réduire ce taux de mortalité inacceptable pour un pays tel que le nôtre ;

Afin d’accompagner notre tissu de PME dans le développement de leur activité ;

Afin de fournir des actions concrètes pour un Sénégal émergent à travers l’ancrage des PME dans l’essor de notre cher pays ;

Le MEDS a décidé de mette en place un système innovant qui permettrait à notre tissu de PME de trouver un souffle et de dynamiser tout son potentiel.

  • Notre offre s’attaque de façon frontale au talon d’Achille du financement des PME : fournir des garantis permettant aux intermédiaires financiers de voir diminuer de façon drastique le risque de leurs interventions dans notre tissu de PME.
  • Selon une étude du centre de développement de l’OCDE (intitulé Le financement des PME en Afrique). Les PME sont jugées risquées à financer par les institutions financières, en raison du manque d’informations sur les capacités de remboursement des entrepreneurs et de la faiblesse des garanties.
  • C’est exactement ce deuxième point que le MEDS a décidé d’agir à travers la création du fonds de garanti FOGACIM.

Les systèmes de garantie du MEDES ambitionnent de jouer un rôle important dans le développement des PME/PMI, en leur favorisent l’accès au financement bancaire Les systèmes de garantie offerts par le MEDES permettront de rassurer la banque en prenant en charge une partie du remboursement  même en cas de défaillance de l’entreprise.

  • Le Sénégal, avec l’extraordinaire talent de ses compatriotes a le potentiel de se hisser parmi les pays d’Afrique Sub Saharienne ayant les secteurs privés les plus dynamiques.
  • Le FOGACIM fournira des garanties bancaires aux institutions financières afin de stimuler le financement des PME et de libérer leur potentiel à favoriser une croissance pour tous dans notre cher pays.

Encourager la création et l’activité des PME, c’est tout à la fois encourager l’esprit d’initiative ; favoriser la création de valeurs et renforcer les liens économiques entre les acteurs économiques sénégalais, notamment entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement.

Convaincue que les entreprises détiennent les clés de l’emploi, notre organisation patronale estime que la croissance et la relance économique vont redémarrer grâce justement à l’entreprise avec toutefois le soutien de ses partenaires, au premier rang desquels les banques.

Je me garderais bien de « faire la leçon aux banquiers », reprenant à mon compte cette célèbre formule de l’ancien Premier Ministre britannique Margaret Thatcher qui ajoutait, imperturbable : « les banquiers savent mieux que les gouvernements, ce qu’il faut faire ».

La vraie force de notre Mouvement réside dans l’action. Il s’est fixé pour mission de définir des lignes de forces dans l’optique de contribuer à mieux organiser l’échiquier économique sénégalais. Ainsi, le MEDS, tente-t-il, par des efforts sérieux et innovants, de conserver un rôle d’impulsion qui lui vaut aujourd’hui la considération des pouvoirs publics et des institutions multilatérales de coopération.

L’objectif poursuivi est de retrouver en nous les ressorts de la croissance et de la compétitivité. D’où la création du FOGACIM, instrument à parfaire à l’épreuve du réel, sa taille devant s’ajuster au gré de la croissance de l ‘économie nationale et du volume d’activités développé par les bénéficiaires de prêts.

Autre principe : le financement des activités doit correspondre aux besoins prioritaires du pays. A cette fin, le MEDS a des arguments tirés du vécu des chefs d’entreprise.

Raison de plus, chers amis, chers invités, pour aimer l’entreprise. Et l’adorer. Car le chef d’entreprise ne détient pas que le pouvoir, il partage aussi les soucis des salariés, l’âpreté de la concurrence, les aléas du marché et les incertitudes conjoncturelles.

L’air du temps suggère la compréhension mutuelle et la transparence des métiers  avec la complexité en moins !

Un chiffre important pour conclure mon discours : En Afrique subsaharienne, la part des crédits octroyés au secteur privé ne représente que 18% du Pib alors qu’elle est de 80% au Maroc et 75% en Afrique du Sud.

Merci de votre aimable attention

Le Président du MEDS

Mbagnick DIOP

MEDS

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