Contribution sur « le rôle de la PME dans la croissance économique ».
Pour bon nombre d’acteurs de la vie économique, la régulation du système économique mondial est l’apanage des grandes entreprises; et on pourrait ainsi croire qu’il n’y a pas de salut pour les petites structures.
Selon toute vraisemblance, on assiste dans ce contexte du 21ème siècle, à la prééminence des petites entités. Car si l’on considère que les PME n’ont pas vocation à rechercher un pouvoir mondial politico-économique, il reste qu’elles ont une place déterminante dans l’activité économique pour deux raisons essentielles. En premier lieu, elles bénéficient d’une flexibilité et d’une capacité d’adaptation aux évolutions rapides de l’environnement beaucoup plus importantes que les grandes structures. En second lieu, elles correspondent à l’évolution sociale attendue.
Ce constat fait dire à John NAISBITT, je cite : « plus l’économie mondiale est importante, plus les petits acteurs sont puissants » fin de citation.
L’environnement économique change rapidement, en accompagnant une évolution sociale. Flexibilité et proximité sociale résument cette évolution.
Ce sont justement les caractéristiques essentielles des PME qui ont ainsi un bel avenir devant elles pour peu qu’elles sachent relever deux défis : l’internationalisation, avec sa double composante d’exportation (ou d’importation) et d’ouverture culturelle, et « l’intelligence » c’est-à-dire l’assemblage d’information, de veille, de perfectionnement, d’études, de conseils.
Les économies se mondialisent mais nous ne sommes qu’au début du processus d’internationalisation des PME. Mais, elles doivent au préalable, résoudre les problématiques du financement, de la commercialisation et du management.
- La problématique du financement :
En matière de financement des PME, le dirigeant est souvent placé en position de demandeur et a souvent l’impression de ne pas être suffisamment soutenu: les garanties exigées, les frais financiers, la limite des prêts pouvant être consentis, voire l’accessibilité aux financements.
Par ailleurs, les garanties exigées sont essentiellement personnelles pour les PME, alors qu’elles le sont sur l’entreprise pour les grandes structures. Certains Etats (tel que le Sénégal) se sont préoccupés de mettre en place des fonds de garanties pour les PME. Mais, Les pouvoirs publics doivent adopter des mesures qui libèrent les énergies, incitent à la création, favorisent l’orientation de l’épargne et de l’investissement vers les PME.
- La fonction commerciale : l’accès aux marchés.
Pour ce qui est de la fonction commerciale, elle dépend très largement de la situation concurrentielle. La plupart des PME s’installent sur des marchés à dominante locale ou régionale où elles se trouvent ainsi confrontées à d’autres PME.
Comment les sensibiliser à la mise en place d’une véritable veille commerciale, à l’appel à des services extérieurs, à l’instauration d’une stratégie proactive d’analyse et d’anticipation des besoins ?
L’un des moyens d’accéder à un marché est la collaboration avec d’autres entreprises qu’il s’agisse de coopérations informelles ou contractuelles, de franchise ou de sous-traitance, toutes ces voies permettent aux PME de s’assurer soit des moyens commercialisation supplémentaires, soit des plus directement des commandes. La sous-traitance concerne essentiellement le monde industriel et est orientée des grandes entreprises vers les PME. Elle est souvent pour ces dernières, un moyen de progresser qualitativement ; mais réduit l’indépendance du sous-traitant si son activité globale dépend du donneur d’ordres.
L’accès aux marchés publics semblent être défavorables aux PME à cause de leur méconnaissance des codes et règlements, des offres publiées, voire de leurs impossibilité à faire des offres qui puissent avoir une chance d’être retenue.
Enfin, dans des marchés saturés, avec une demande molle, l’innovation (qu’elle soit technologique, de produit ou de procédé) est le moyen de réduire les coûts et de satisfaire un plus grand nombre de consommateurs, l’apparition de produits nouveaux.
- La problématique de l’Internationalisation
Il est difficile d’évaluer l’ampleur de l’internationalisation de nos PME, car il faut utiliser une multitude de sources hétérogènes. Mais même si le marché de la PME est de dimension locale, les exigences de la compétitivité la contraignent à rechercher des informations techniques ou commerciales dans un environnement bien plus large. Evidemment, La stratégie de la PME ne peut être « globale » au sens où on l’entend pour les grandes entreprises, mais le dirigeant de la PME peut être « globaliste », c’est-à-dire être capable de suivre l’évolution technologique dans son domaine d’activité ou encore apte à repérer les marchés en développement.
Il faut noter enfin que le secteur manufacturier est très nettement dominant à l’export même si secteur des services progresse.
La mondialisation de l’économie est un phénomène qui touche toutes les entreprises, y compris les PME. L’internationalisation est un défi pour elles puissent étant de plus en plus confrontées à une concurrence venant d’au-delà les frontières nationales. Elles doivent en conséquence s’adapter et être plus offensives.
L’internationalisation est une réelle opportunité pour les entreprises les plus dynamiques. Mais, il se pose la question de la réglementation, du cadre international des échanges et les transferts de technologie
- La problématique de la formation –
L’un des handicaps des dirigeants de PME est qu’ils ont rarement été formés à la gestion, qu’elle soit financière, commerciale ou juridique. Leurs attentes en matière de formation continue ne sont pas satisfaites car les programmes sont trop théoriques. Les dirigeants attendent bien souvent « une recettes » et non une théorie.
En conclusion
Les PME constituent globalement l’entité économique qui procure la plus grande part des emplois, de la valeur ajoutée et du chiffre d’affaires cumulés de toutes les entreprises dans le monde. Si elles présentent néanmoins, un poids nettement moins important pour les investissements et l’exportation.
L’évolution socio-économique que connaît nos pays conduira les PME à renforcer leur poids du fait des deux qualités qui sont les leurs : la proximité sociale et la flexibilité.
Les PME doivent cependant relever les défis de l’internationalisation et l’intelligence. La première conduit à un accroissement des échanges de produits, de services, d’informations. Si l’une des composantes de l’internationalisation est l’exportation (ou l’importation), l’autre est l’ouverture culturelle. Observer ce qui se fait ailleurs est le premier pas vers « l’intelligence » de l’entreprise.
Cette Intelligence consiste à gérer l’immatériel. Je m’explique : la plupart des dirigeants de PME restent cantonnés sur la gestion matérielle, les équipements, la production, les finances et le contrôle, ils ne sont pas assez sensibilisés par des concepts tels : l’information, l’analyse et l’étude-la recherche, le conseil, le perfectionnement, les compétences et le savoir.
Ces deux défis – internationalisation et intelligence- maîtrisés, les PME concentreront la plus grande part de l’activité productrice.
Il subsiste donc de grandes marges d’évolution pour les PME ; évolution qui passent aussi par une véritable libéralisation des marchés et une réduction des entraves au commerce international face auxquelles la petite et moyenne entreprise est désarmée. Il semble particulièrement important de promouvoir son développement.
Les pouvoirs publics les organisations patronales, les ONG ont là un rôle à jouer.
Le MEDS a déjà commencé sa partition.
Je vous remercie de votre aimable attention.